Lundi 25 mars, nous recevions Boris Golzio pour sa BD Chronique de Francine R., résistante et déportée.
Après une brève présentation de son parcours, Boris Golzio est entré dans le vif du sujet en expliquant les raisons pour lesquelles il s’était lancé en solo pour écrire et illustrer l’histoire de Francine R.
La rencontre avec une parente éloignée de 80 ans et la découverte de son passé a été l’élément déclencheur. Francine a, en effet, été résistante pendant la Seconde Guerre mondiale. Arrêtée par les Allemands avec sa sœur, elle a vécu la déportation, notamment au camp de Ravensbrück. Il a, alors, décidé de recueillir son témoignage (en l’enregistrant). Quelques temps après, le besoin de transmettre est venu. Il a ressenti la nécessité de partager, de donner la parole à cette femme jamais écoutée, de sortir de l’oubli Francine.
Un travail d’investigation s’est ainsi ouvert. Francine, décédée peu de temps après, ne pouvait plus répondre à ses questions et ne pouvait plus combler les manques de son 1er récit. Boris Golzio s’est ainsi lancé dans une enquête historique afin de retrouver les traces de ce passé oublié. C’est en consultant les archives et les travaux d’historiens, en multipliant les rencontres avec d’anciens déportés et spécialistes du sujet et en se rendant sur les lieux cités, que l’auteur a pu retracer, avec précision l’histoire de Francine.
Son roman graphique ne traite que des événements relatés par Francine et ses dialogues et pensées sont ceux de la résistante déportée. Il a souhaité conserver le témoignage tel que lui–même l’a entendu. Grâce à des bulles informatives, il complète et précise certains points.
Boris Golzio nous a présenté sont travail comparant les images d’archives (des cartes postales par exemple) avec son propre dessin au fur et à mesure du témoignage de Francine. Son objectif, rappelons-le, était d’être le plus fidèle à la réalité vécue par Francine.
Le récit du travail d’enquête de Boris nous a replongés dans l’horreur du quotidien vécu dans les camps de concentration par les personnes déportées. Boris nous a ainsi montré sa démarche à la manière d’un journaliste ou d’un historien et il a également démonté quelques théories négationnistes et complotistes qui circulent encore aujourd’hui.
Cette présentation et l’échange qui s’en est suivi furent riches d’enseignement pour les élèves, tant sur le plan historique que sur la nécessité et la démarche à adopter dans la transmission de mémoire.
Quelques phrases d’élèves sur cette rencontre :
- « Le témoignage de Francine R. nous en apprend beaucoup sur cette période. L’auteur a su le retranscrire avec émotion dans la BD. On comprend alors l’importance de cet héritage qui doit être transmis ».
- « C’était très intéressant, on a pu voir tout le travail derrière l’ouvrage, les différentes approches qu’il a utilisées et ce que cela représentait pour lui. »
- « (…) L’idée d’aborder la période 39-45 et les camps de concentration sous le prisme de la vie d’une résistante m’a permis de comprendre différemment la réalité de l’époque. J’ai beaucoup apprécié ce moment avec l’auteur. »
- « Très intéressant, l’auteur était clairement passionné et renseigné sur son œuvre et le thème de la Shoah. L’écouter m’a appris beaucoup d’informations et sa présentation était bien construite. »
Venez découvrir la dédicace de l’auteur sur l’un des exemplaires du CDI !
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Vous pouvez également venir découvrir sa dernière BD, Cristal 417, sur la brigade criminelle de Paris, en attendant sa prochaine BD sur la Shoah (prévue en 2025) !